Amina Weira nous parle de son Film la Colère dans le vent

Amina Weira nous parle de son Film la Colère dans le vent

Présentez vous aux internautes, qui est Amina Weira?

Mon nom est  Amina weira, je suis native d’Arlit dans la région d’Agadez au Niger. Je suis  diplômée en réalisation documentaire a l'Institut de formation aux techniques de l'information et de la communication (IFTIC) de Niamey Niger (master 1) et de l'université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal (master 2). J’ai eu  a réalisé trois courts métrages dans le cadre de mes études : "la musique de film"(2011), "des études aux miels" (2012) et "c'est possible" (2013). Mon court-métrage documentaire "C'est possible" (26') est sélectionné́ dans de nombreux festivals (Cinémas d'Afrique Lausanne, Caméra des champs, Rencontres Sobatè Ouagadougou...) je suis également monteuse et assistante en réalisation. La colère dans le vent est son premier film documentaire.

- Parler nous de votre premier film documentaire " la colère dans le vent " 

Après quelques courts métrages documentaires d’école, La colère dans le vent est mon premier film professionnel. Ce documentaire de 54 minutes évoque la question de la pollution radioactive, causée par l’exploitation de l’uranium dans ma ville natale Arlit au Niger,  tout en mettant en évidence le vécu quotidien de la population. 

- Pourquoi avez vous choisi le métier de réalisatrice ? 

J’ai une formation de base en montage, du coup j’ai  l’habitude de monter les films des autres, des documentaires plus précisément. Sur appel à candidature, j’ai donc postulé pour faire un master en réalisation documentaire de création.

La réalisation documentaire est devenue pour moi un moyen de m’exprimer avec une certaine esthétique. C’est aussi à travers ce métier que je veux  faire découvrir et connaitre nos différentes cultures au delà de nos frontières, mais surtout exposer les différents  problèmes auxquels sont confrontés nos sociétés nigériennes, dans l’espoir de trouver des solutions.

-Pour réaliser votre film  documentaire avez vous reçu d'appuis extérieurs ?

Un film se fait sur la base d’une production. La colère dans le vent est produit par Alternative Espace Citoyens (Niger), Merveilles productions (Benin) et vrai vrai films (France). La quasi-totalité du financement du film vient de la France, car le film a eu le soutien du centre national du Cinéma et l’image animée (CNC France), du Fond Images de la Francophonie (OIF) et de quelques régions de France.

- Pouvez vous nous parlé des difficultés que vous avez eu à rencontrer lors de la réalisation de ce film?

Pour moi, faire un film c’est braver des obstacles. Avant de réaliser un film, il faut d’abord l’écrire, et vu la  thématique sensible que je développe dans ce film, j’ai donc eu du mal à trouver les informations nécessaires pour développer le scenario. Les personnes ressources que j’approchais me fermaient leur porte. Au tournage, l’équipe du film était fréquemment contrôlée voir arrêtée. A tout cela s’ajoutent les conditions climatiques (tempêtes de sable, chaleur excessive) qui jouaient sur les matériels de travail.

 - Pourquoi justement Parler du problème de radiation de la ville d'Arlit, et cette inquiétude pour la santé  des habitants d'Arlit face a cette radioactivité avec laquelle ils vivent des années durant ?

Pendant des années, le phénomène de la radioactivité et tout ce qu’il peut engendrer comme conséquences étaient un sujet tabou. On n’en parlait pas mais ces dernières années avec la prise de conscience de la jeunesse nigérienne plus précisément de la jeunesse « Arlitoise », nous constatons notamment un changement de mentalité à travers des démarches militantes et revendicatives. En tant que cinéaste, c’était un devoir pour moi de faire ce film pour soutenir les miens dans leurs démarches.

- Pensez-vous qu'en Afrique les jeunes avec des idées et conscients comme vous sont suffisamment accompagnés dans leur lutte, que ça soit financièrement ou avec d'autres types d'opportunités ?

La jeunesse possède plein d’idées de nos jours.  Du coup pour développer ces idées, il est nécessaire et important d’avoir sur le plan national des opportunités. Malheureusement ces opportunités ne s’obtiennent dans la plus part des cas. Quand je prends le cas de mon film, des bailleurs de fonds étaient retissant parce que c’est un film qui dénonce certaines pratiques d’une multinational française.

- Pensez vous que la situation d'insécurité sanitaire d'Arlit est un phénomène naturel ? 

L’insécurité sanitaire à Arlit est loin d’être un phénomène Naturel.

45 million de tonnes de résidus radioactifs sont exposés à l’air libre, de la ferraille radioactive qui a servie à la mine, qui est recyclée, transformée puis revendue aux populations, les tempêtes de sables qui propagent ses particules dans l’air. Rien que ces aspects suffiraient pour expliquer les différents problèmes sanitaires dont la population d’Arlit fait face.

- Quel est du coup votre cri de cœur en faveur de la population de la ville d'Arlit, concernant la problématique de la radiation ?

Je me dis toujours que le mal est déjà fait, Il faut déjà tous ensemble pensé à l'après mine, car l'uranium est une ressource naturelle qui peut un jour ou l'autre s'épuiser et les mines vont du coup arrêter de fonctionner. Penser aussi à comment faire pour éviter que ces genres de situations se reproduisent dans d'autres domaines. Un point très important, c'est de sensibiliser la population par rapport au phénomène de la radioactivité car la plupart ignorent sa gravité.

 

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