la nigérienne souwelimatou nous dévoile son parcours académique et de son domaine de spécialisation.

la nigérienne souwelimatou nous dévoile son parcours académique et de son domaine de spécialisation.

Jeune diplômée, Mme Souwélimatou Amadou Amani dite Souwéli est une nigérienne âgée de 27 ans vivant aux Etats-Unis d’Amérique. Après une enfance réussie et une jeunesse partagées dans plusieurs pays, notamment le Niger, l’Haïti, la République Dominicaine et le Congo, elle finit le secondaire au Niger, où elle a obtenu son diplôme de Baccalauréat série D à Niamey. Aujourd’hui, elle est dans sa dixième année aux USA pays dans lequel elle a poursuivi ses études supérieures. Dans cet entretien qu’elle a volontiers accordé à actumag, elle dévoile son parcours académique et de son domaine de spécialisation.  

Bonjour Mme Souwélimatou, merci d’avoir accepté de partager votre parcours académique et votre domaine de travail avec les internautes. Pour commencer, nous aimerions que vous évoquiez votre parcours académique ?

Mon nom est Souwélimatou Amadou Amadou, je suis  née le 27 Mai 1993 a Tahoua, au Niger.

En 2014, j’ai eu mon diplôme de bachelor en science, option Neuroscience à Cincinnati, OHIO. J’ai étudié la biologie du cerveau, et je me suis intéressée aux maladies neurologiques qui affectent le cerveau avec le vieillissement. De là, j’ai poursuivi mes études en faisant un master en sciences médicales avec une spécialisation sur la neuroscience du vieillissement à Tampa Florida (University of South Florida). Après, j’ai changé de filière, toujours dans la biomédecine.

Actuellement, je suis phD candidate et assistante de recherche dans ma quatrième année en microbiologie et immunologie. Je suis assistante de recherche dans un laboratoire, qui est le lang Laboratory, Microbiology and Immunology Department, University of Oklahoma Health science center (OUHSC). Le  laboratoire étudie les vaccins et les maladies infectieuses. J’étudie comment le corps se rappelle des infections et prépare sa défense en cas d’une nouvelle attaque. Je travaille sur une infection entérique causée en général par l’utilisation à long terme des antibiotiques.

 

J’ai  un peu d’expérience en management consulting. Pour un peu sortir du Laboratoire, j’ai travaillé pendant un (1/2) an et demi dans une organisation de développement économique spécialisée dans l’entreprenariat sociale, commercialisation des biotechnologies et logiciel de santé, le développement de stratégies de business pour les services de santé. J’ai travaillé en tant que stagiaire sur un projet de commercialisation d’une technologie antibactérienne contre les caries dentaires.

A partir de là, la société m’a mise en charge de deux autres projets. En tant que Team leader, j’ai travaillé avec le plus grand hôpital ophtalmologique de l’état d’Oklahoma sur un plan stratégique d’expansion de leur service dans la région. J’ai eu à travailler avec des chercheurs pour la commercialisation d’une plateforme de création d’application de sante et recherches biomédicales.

Je travaille également sur un projet qui consiste à trouver des mécanismes pour améliorer les vaccins et booster la réponse immunitaire contre les microbes.

 

De nos jours beaucoup des jeunes s’intéressent à l’entreprenariat après l’obtention de leurs diplômes professionnels. Quelle est votre ambition après toutes ces expériences ?

Le bébé qui me tient beaucoup à cœur c’est GEMS-Niger. Girls Engaged in Medicine and other sciences. Je suis co-fondatrice et vice-présidente de cette jeune association basée à Niamey. GEMS a été créée dans le but de réunir les compétences des femmes nigériennes qui interviennent dans les domaines biomédicaux et de promouvoir une véritable implication et responsabilisation des femmes dans le processus de développement du Niger. A travers, GEMS-Niger, j’ai eu le privilège de travailler avec des jeunes volontaire étudiants et professionnelles en médecine, nursing, sante publique.

Tout ce que je fais professionnellement et académiquement est motivé par mon rêve de voir un Niger avec un meilleur système de santé. Nous avons beaucoup de talents, des gens très intelligents qui doivent juste être mieux encadrés. Je suis convaincu que tout changement doit commencer avec la formation de nos médecins, infirmiers. Nos écoles devront développer des programmes axés sur la médecine communautaire et d’engagement communautaire.

Le curriculum des écoles doit refléter les principes d’éthique et de déontologie qui régissent les pratiques médicales et doivent être adaptés nos réalités et à nos populations surtout en zone rurale. A part la recherche biomédicale que j’espère pouvoir continuer au Niger (en tout cas quelque part en Afrique) malgré que ce soit très difficile, j’aimerais bien enseigner aussi.

Je veux un jour participer à la formation d’une nouvelle génération de professionnels en santé au Niger qui travailleront avec des valeurs tels que l’excellence, l’intégrité et l’altruisme.

Vous êtes une brillante étudiante, évoluant en science dans la Biomédecine, option Neuroscience à Cincinnati, OHIO. Vous avez étudié la biologie du cerveau et les maladies neurologiques qui affectent le cerveau avec le vieillissement. Vous êtes également la co-fondatrice et vice-présidente de GEMS-Niger. Girls Engaged in Medicine and other sciences, jeune association basée à Niamey. Il est rare de voir des filles dans les études scientifiques. Cela n'a pas dû être toujours facile pour vous ou est-ce le contraire ?

Neuroscience à Cincinnati, c’était jusqu’en 2014 pour mon bachelor. Actuellement je suis à Oklahoma et j’étudie beaucoup plus les maladies infectieuses et les vaccins. 
Mon plus grand défi, c’est vraiment la vie hors de mon pays, loin de ma famille. Je ne sais pas comment les autres le font. Ça fait 10 ans que je suis dehors et je ne suis toujours pas habitué. Mais une chose qui m’aide à surmonter ce problème et avancer, c’est le fait d’avoir mon objectif en tête. Je sais que je suis ici pour de meilleures opportunités éducatives et que mon pays aurait besoin de ces compétences que je suis en train d’acquérir.

Comment parvenez-vous  à vous en sortir entre études et vie associative ?

Pour la vie associative, j’ai eu cette chance de travailler avec des jeunes femmes et hommes merveilleux qui partagent presque les mêmes visions que moi. Nous travaillons en équipes pour développer et implémenter des projets centrés autour des objectifs et de vision de GEMS. Malgré que je sois co-fondatrice et vice-présidente, si cette association est toujours active c’est vraiment grâce aux membres qui sont sur place à Niamey. Ce sont eux qui font le travail de terrain.

Pourquoi avez-vous choisi le domaine de microbiologie et immunologie pour votre spécialisation?

En résumé, je suivais vraiment ma passion pour les sciences biomédicales. Je suis fascinée par tout ce qui est étude des différents systèmes du corps dans le contexte de la santé et des maladies, et les domaines sont définis par le système. Par exemple, la neuroscience étudie le système nerveux (le cerveau, les nerfs) et l’immunologie le système immunitaire, donc tout ce qui participe à la défense contre les corps étrangers.

Beaucoup de projets de recherches utilisent des connaissances de différents domaines. Au cours de mon master, j’ai travaillé sur un projet de neuroscience mais qui avait aussi un peu d’immunologie. De là, j’ai commencé à lire beaucoup plus de littérature sur l’immunologie et une chose menant à une autre, je me suis retrouvée dans le monde des vaccins et des maladies infectieuses d’où la spécialisation pour mon PhD.

C’est l’occasion pour moi d’encourager les jeunes étudiantes à choisir les options scientifiques pour leurs études supérieures. J’encourage surtout  les jeunes filles à embrasser les filières STEM (Science, Technology, Engineering and Mathematics.  Dans le monde, il y’a encore une très faible participation des femmes dans les domaines de la science et des technologies alors que le monde du travail  a désespérément besoin de ce type de profil.  Au-delà du besoin mondial pour des expert-scientifique et des  opportunités professionnelles que donnent les carrières STEM, l'éducation en science encourage la créativité et l'ingéniosité.  L'éducation en STEM nous permet  de cultiver une certaines résilience et un esprit d'équipe et de collaboration. En science, tu apprends à échouer et à essayer encore ; tu apprends aussi que c'est plus facile de trouver une solution à un problème à deux que seul.

Pour finir, pouvez-vous citer quelques noms de femmes leaders à travers le monde, qui vous inspirent, et dont vous aimeriez suivre l’exemple

Ma plus grande inspiration ce sont mes parents, ma mère et mon père. Ces deux personnes qui ont éduqué 5 filles, ils nous ont donné l’opportunité de voler aussi loin que notre imagination et rêves peuvent nous conduire. Je m’inspire d’eux pour leur intégrité et “hard-work”. Je m’inspire d’eux pour leur sacrifice et amour pour nous, pour notre communauté, pour le Niger mais aussi pour le monde. Je m’inspire aussi de ces  professeurs du primaire jusqu’à l’université. Ces gens qui m’ont montré l’amour pour les sciences et qui m’ont transmis le savoir. Je m’inspire de la résilience de beaucoup de femmes nigériennes, et celles d’autres pays à travers le monde.