Mariama Mamoudou Djibo est une jeune Nigérienne avec un caractère social hors pair

Mariama Mamoudou Djibo est une jeune Nigérienne avec un caractère social hors pair

« J’exerce ce métier avec passion car il représente ce que j’ai toujours voulu faire, me rendre utile pour les autres mais aussi découvrir les populations d’ici et d’ailleurs », déclare Mme Mariama Mamoudou Djibo. 

Née le 20 Novembre 1994 à Niamey, Mme Mariama Mamoudou Djibo dite Marilou est une jeune Nigérienne avec un caractère social hors pair. Elle est passionnée du social et d’un sentiment humain inégalable. Son sens et son intérêt aux relations humaines sont d’une grande humilité. Dans cet article  Mme Marilou Mamoudou Djibo partage son expérience avec nos abonnés et nos visiteurs, mais également avec les internautes de manière générale.  

Bonjour, Mme Marilou. Actumag vous remercie pour avoir accepté de lui accorder cet entretien dans le cadre de sa ligne directrice  « HASKE MATAN AFRICA ». Nous sommes heureux d’échanger avec vous, et les internautes auront le plaisir de vous lire et vous connaître d'avantage.  Pour commencer parlez nous de votre cursus scolaire ?

Merci beaucoup Madame la Directrice Générale du Magazine « Actumag » pour cette opportunité que vous m’offrez pour partager mon expérience de la vie avec les autres, à travers ce bel espace « HASKE MATAN AFRICA ». Pour répondre à votre question il faut retenir que j’ai effectué mes études primaires au cours voltaire de Niamey, les études secondaires au collège Mariama de Niamey et les études supérieures à l’Institut Elite de Niamey. Je suis aujourd’hui titulaire d’un master en Droit de l’Homme option Droit International Humanitaire.Voici de manière claire comment se présente mon cursus scolaire du primaire au supérieur en passant par le secondaire.

Merci beaucoup Madame. Alors depuis quelques années, le concept autonomisation occupe la Une des nations, des institutions internationales et des grands projets de développement notamment dans les politiques et programmes des pays en développement comme le Niger. Parlant de ce sujet, on parle toujours de l’autonomisation, surtout des femmes. Quel est votre opinion sur cette approche de manière globale ? Pensez-vous que les femmes Nigériennes prennent de plus en plus conscience qu’être autonome est un droit pour elle ?

Je pense que l’autonomisation est une approche bénéfique pour toutes les femmes des pays en développement comme le nôtre, comme vous l’avez relevé. Dans un pays où la femme, avec grand « F » reste toujours la plus vulnérable aux maux qui minent la société, l’autonomisation est la meilleure solution. C’est pourquoi, personnellement j’encourage ces genres de politiques dans les pays comme le Niger. Il est certain que les femmes nigériennes ont beaucoup évolué des années 90 à ce jour. Elles prennent conscience de leurs droits et tendent à les réclamer, ce qui est salutaire. Aussi elles arrivent à s’autonomiser de façon remarquable grâce à l’éducation, aux nouvelles techniques de l’information mais également grâce au travail des organisations de développement.

Cela dit cette autonomisation est encore à un niveau micro et peine à s’introduire dans le monde rural qui est constitué  véritablement de la plus grande proportion de la population du Niger. Je pense que, au regard de cette représentativité numérique des femmes rurales sur l’échiquier national, des efforts supplémentaires doivent alors être fournis  par l’Etat et ses partenaires au Développement. 

Quels sont les signes de progrès que vous aviez observé en ce qui concerne l'émancipation des femmes nigériennes?

Nous sommes en période électorale et je constate que beaucoup de femmes se positionnent comme candidates alors qu’avant elles se contentaient d’être de simples électrices. Aussi de plus en plus de femmes créent leurs sociétés et arrivent à leur assurer une pérennité. Donc ce progrès est non négligeable. Moins de femmes tolèrent les violences à leur égard et beaucoup de femmes, même rurales, initient des activités génératrices de revenus pour ne pas dépendre des hommes. Il y’a tant d’exemples qui témoignent de l’émancipation de la femme nigérienne et cala ne peut qu’être réjouissant.

Quels sont à votre avis les facteurs qui ont un impact négatif sur l'émancipation des femmes nigériennes? 

Les principaux facteurs sont les pesanteurs sociales qui persistent. Les sociétés pas seulement nigériennes, mettent encore la femme à une place secondaire. Au Niger, le manque d’éducation freine énormément l’émancipation des femmes. Aussi, il est dommage qu’en 2020, les hommes et les femmes nigériens aient tendance à ne pas accepter une femme autonome et libre de ses choix. Ils s’empressent de douter de sa moralité et de ses valeurs. 

Comment peut-on adéquatement apporter des solutions idoines qui contribueraient à l'émancipation des femmes nigériennes?

Il faudra un éveil de conscience collectif afin de voir la femme comme un être capable et non une personne faible qu’il faut toujours couver. Il faut apprendre aux filles dans leurs maisons à s’auto considérer à avoir de l’amour propre et à ne pas dépendre de quelqu’un. Il faut leur apprendre à s’autonomiser et ainsi elles tomberont sur des compagnons qui les complèteront et les estimeront. Il faut inculquer aux jeunes garçons l'estime et le  respect de la femme. Ainsi ils deviendront des hommes et femmes avec une considération mutuelle.

Je rappelle que vous êtes Juriste de formation et actuellement chargée des programmes de l’ONG Femmes, Actions et Développement (FAD Niger). Comme on le dit, « dans la vie, il y'a un début à toute close», alors dite nous quel a été votre motivation qui vous a poussé à embrasser une carrière à l'ONG FAD?

Merci beaucoup, pour répondre à cette question permettez-moi de vous dire que la finalité de toute étude c’est d’obtenir ses diplômes et chercher à faire une carrière. J’ai toujours su que je voulais exercer un métier qui me permettrait de me rendre utile pour mon prochain.

Alors en 2014, j’ai postulé à un programme de l’Ambassade des USA sur l’autonomisation de la jeune fille. Ce programme a davantage confirmé ma volonté d’impacter les autres. Un (1) an plus tard la même Ambassade me mettait en relation avec l’ONG FAD pour bénéficier d’une autre formation sur le leadership féminin. C’est donc ainsi que j’ai découvert FAD.

En 2016, lorsque j’ai fini mes cours pratiques de Master, j’ai choisi comme thème de mémoire « rôle des ONG dans la défense des droits des femmes ».  C’est ainsi que je me suis orientée vers l’ONG FAD qui m’a d’abord accueillie en tant que stagiaire, puis assistante à la Coordinatrice, cheffe de projet, et aujourd’hui la responsable de tous les programmes de l’organisation. J’exerce ce métier avec grande passion car il représente ce que j’ai toujours voulu faire, me rendre utile pour les autres mais aussi découvrir les populations d’ici et d’ailleurs. 

En plus de votre responsabilité à l’ONG FAD, vous êtes la Directrice du Centre féminin de formation et d’étude sur la démocratie et les droits des femmes au Niger (CENFODEF). Pouvez-vous nous parlé de ce centre ?

Bien sûr ! Vu les inégalités flagrantes vis à vis du genre féminin, avec d’autres collaborateurs nous avons réalisé le besoin de créer un centre spécifique aux femmes qui se chargera de réfléchir sur des stratégies afin d’améliorer leur statut  et de renforcer leurs capacités pour qu’elles soient à la hauteur de toutes les tâches qui leur seront confiées. Telle est la mission de CENFODEF. Nous faisons ce travail en comité de plusieurs consultants experts sur différentes thématiques favorables à l’émergence de la femme.

Comment définissez vous votre leadership?

Le leadership c’est la manière par laquelle l’on conduit un groupe vers l’atteinte d’un objectif. Personnellement , j’ai un leadership motivateur. J’aime aider les autres à grandir et à améliorer leur savoir-faire. Je n’aime pas travailler seule et je préfère partager la réussite. Lorsque je dois corriger une personne j’essaye de le faire sans la brusquer. J’essaye d’être très tolérante avec la personne humaine. 

Vous êtes une femme, une charmante femme d'ailleurs soignée et même coquette. Quel est votre secret de beauté?

J’essaye de demeurer entre la simplicité et la coquetterie. Je ne veux paraître extravagante mais je ne veux pas paraitre négligée non plus. Voilà mon secret.

Citez nous les noms des femmes leaders à travers le monde, qui vous inspirent et que vous prenez en exemple.

Je vais en citer deux, Nigériennes que j’ai eu la chance de côtoyer et qui ont toutes deux une main mise sur ma personnalité actuelle. 

D’abord Mme Nafissatou Ide Sadou de l’ONG FAD, qui m’a tout appris, qui a davantage augmenté ma confiance personnelle et qui m’encourage à toujours me distinguer.

Et Mme Goge Maimouna Gazibo, ancienne Directrice de l’ANLTP/TIM qui m'a incité à parfaire mon travail et qui me motive toujours de par sa ténacité. 

J’ai énormément de chances d’avoir pu apprendre aux côtés de ces dames.