Mariam kébé, la Nigérienne de la génération Egalité par excellence

Mariam kébé, la Nigérienne de la génération Egalité par excellence

-Qui est Mariam Kebe? 

J’ai 32 ans, enfin bientot 33 (rires). Je suis diplomée en Communication Politique de l'Université de Montréal et en Relations Publiques de McGill University.

Depuis mon retour à Niamey, je dirige l’Agence Comm’Succès ; une agence de Communication spécialisée dans le consulting, le développement de stratégies de communication ainsi que la partie opérationnelle c’est-à-dire la mise en œuvre de ces stratégies. Du coup, nous faisons beaucoup dans l'événementiel également. 

Je dirais que je suis une touche à tout.

Je suis la promotrice du Salon du Mariage du Niger Amaria Niger dont la deuxième édition se tiendra à Niamey du 28 au 31 mai 2020 Inch'Allah.

A côté de ça, je co-dirige le Cabinet AOS (African Optimum Services) SARL. Nous y offrons un certain nombre de services à nos clients notamment la Gestion administrative et financière de leurs patrimoines immobiliers et fonciers.

Comme vous le savez aussi, je suis une des membres fondatrices du Réseau Nigériennes d'Exception, à travers laquelle nous accompagnons les femmes nigériennes dans le développememt de leur leadership économique. En 3 ans, nous avons initié des formations, l'Annuaire des Femmes Entrepreneures du Niger (AFEN) pour leur offrir plus de visibilité, le Businex Open House (visites en entreprise) et enfin notre dernier né le projet “Une Femme, Une Parcelle”. Ce projet me tenait personnellement à cœur. Nous venons de le cloturer avec 50 femmes qui sont devenues propriétaires foncières. 

- Il y a une première fois en  toute chose.  Quel a été pour vous le déclic qui vous à poussé à embrasser le métier de la communication? 

Beaucoup vous diront que c'était une évidence étant donné que ma mère a eu une brillante carrière en tant que journaliste puis spécialiste en Communication aux Nations Unies. Mon père aussi. Il était l'un de ces grands producteurs audiovisuels de  l'ORTN. Mais en réalité, rien ne me destinait à ce métier. C’est venu plus tard et tout naturellement. Après mon bac, j'ai été en fac de Droit et j'ai même travaillé 3 ans dans un Cabinet d'Avocats parisien en tant qu'assistante juridique. J'étais encore très jeune et je voulais en apprendre davantage. Je tenais absolument à intégrer une grande école. Alors quand j'ai choisi d'aller à l’Université McGill à Montréal, j'ai du, en quelque sorte, choisir parmi l'un des programmes disponibles et j’ai choisi la Communication naturellement, pour essayer et j’en suis tombée amoureuse instantanément. Vous savez, la communication est le département clé dans toute organisation qui se respecte. Le challenge est omniprésent car toute la réputation de l’entreprise ou de la personne que vous représentez dépend en grande partie de vous, de vos stratégies, des mots que vous choisissez, des images que vous décidez de publier, de ce que vous dites de faire ou de ne pas faire. C'est une grande responsabilité. Ensuite, la passion est venue au fur et à mesure de mes expériences professionnelles, des personnes qui m’ont coachée, des dossiers que j’ai eu à gérer. J’ai eu la chance de servir des institutions et des personnes exigeantes, qui m’ont beaucoup appris et m’ont poussée à faire du mieux que je pouvais.

-Parlez nous de vos activités en lien avec la propriété foncière

La propriété foncière est un domaine porteur au Niger. Nous voulons tous avoir devenir propriétaire et la plupart du temps, dès qu’on en a les moyens, c’est la première chose qu’on entreprend. Mais lorsqu’on voit de quelle manière les transactions sont opérées, ça reste un luxe, un projet auquel seuls ceux qui sont nantis peuvent aspirer. Il faut souvent avoir le montant total disponible cash et ce mode d’achat exclut une grande partie de la population et notamment la plus vulnérable: les femmes. Alors nous avons décidé de monter un projet qui permettra à celles qui le souhaitent de devenir propriétaires sans la contrainte de devoir payer comptant tout, tout de suite. Le Projet Une Femme, Une Parcelle que nous avons mis en œuvre en collaboration avec une structure de micro finance, a ainsi permis à 50 femmes de souscrire à un crédit foncier abordable. Les membres du réseau bénéficiaires de ce projet ont débuté leurs versements depuis octobre dernier et devront payer 30 000 CFA par mois pendant 20 mois et devenir propriétaires de leurs parcelles. Aucun simple que ça. 

Nous comptons bien poursuivre avec la 2ème phase très prochainement.

- Que signifie être une femme autonome pour vous ? 

Quand j’entends autonomie, je pense autonomie économique et financière. L’indépendance économique permet aux femmes de vivre dans la dignité et de pouvoir faire reconnaitre leur identité et leur statut social à part égale. Cela suppose qu’elle doit exercer une activité professionnelle qui lui donne accès à des revenus suffisants pour répondre à ses besoins et à ceux dont elle a la charge. Pour moi, c’est aussi important que tout le reste et pour diverses raisons. Une femme autonome implique qu’elle fera ses choix de vie sur d’autres critères que la nécessité ou la survie. Le plus souvent c’est dans le mariage qu’on en voit les retombées. Il y a des exceptions et je respecte celles qui font le choix contraire, mais si je dois donner mon avis, je pense que quand vous êtes dans une situation de dépendance totale vis a vis de votre conjoint, à ce dernier, vous donnez tout pouvoir, tout contrôle sur vous et sur vos activités. Vous lui donnez le rôle de juge et partie (rires). Je suis une fervente défenseuse du droit de la femme à s’auto déterminer alors c’est une chose qui me parait importante. Bien sur au Niger, en raison de toutes les contraintes et les pesanteurs socio-culturelles reposant sur la femme, l’autonomie financière des femmes a encore du chemin à faire mais les choses avancent. Les femmes entreprennent de plus en plus dans divers domaines tels que la restauration, l’agrobusiness, l’artisanat, etc.

- Selon vous l'autonomie suffit pour garantir les droits d'une femme ? 

Elle y contribue en tout cas! Plus le pays comptera de femmes autonomes, indépendantes, mieux elles pourront défendre leurs droits. Il faut savoir que les droits des femmes sont pour la plupart garantis au Niger. Il est clair qu’il y a des insuffisances mais le droit nigérien ne fait aucune distinction selon qu’on est une femme ou un homme. C’est dans notre culture et dans nos traditions qu’on retrouve les contraintes que nous subissons. A ces traditions, on ne peut opposer que notre engagement à faire changer les choses. 

-Quel est votre opinion concernant les droits de la femme ? 

Je le disais à l’instant, au Niger, les droits des femmes sont garantis. Dans la constitution, les lois. Il existe une pléthore de programmes de développement prenant en compte la dimension "genre" dans notre pays. Nous devons nous en réjouir c’est déjà ça de fait. Mais c’est surtout dans les faits qu’il existe des manquements en raison encore de notre culture et de nos traditions. 

Prenons un exemple, l’éducation. Il est inadmissible qu’encore aujourd’hui, l’on ne donne pas aux petites filles les mêmes chances qu’aux garçons d’aller à l’école. Les raisons sont multiples. Il y a les traditions, l’ignorance, la pauvreté, les menstruations, les mariages précoces et j’en passe. Selon moi, c’est la priorité parce que la non scolarisation des filles c’est ce qui les empêeche de sortir de la pauvreté et qui les met dès le plus bas âge dans une situation d’infériorité vis-à-vis des garçons. 

-Quand vous prononcez le mot "FEMME " qu'est ce que cela évoque chez vous comme sensation ?

Ca m’évoque la Force, la résilience, la persévérance, l’humanité, la beauté.

Ca m’évoque aussi malheureusement la désunion, la rivalité, les chamailleries et la dispersion

- Quel est le modèle de femme leader qui vous inspire ?  

Je n’ai pas besoin de chercher très loin. Ma mère est celle à qui je pense dès que mon réveil sonne  le matin et jusqu’au coucher et ça me donne de la force. Elle est celle que j’aspire à devenir dans tous les aspects de sa personnalité. Son fort caractère, sa carrière, son aura, sa sagesse. Je veux tout d’elle (rires).

- Vous êtes une femme,  Une charmante femme d'ailleurs,  soignée et Même Coquette.  Quel est votre secret de Beauté ? 

D’abord merci! Un secret de beauté…. Je ne suis pas sure d’en avoir un. Je suis très portée sur les produits locaux fabriqués par nos femmes entrepreneures. Elles mettent à notre disposition des produits naturels qui prennent extrêmement soin de la peau. J’utilise le savon antiseptique de chez Ines, la crème au beurre de karité et au miel de chez Didys. En matière de fragrance, je suis la même logique, quelques gouttes  de la magifique eau citronnée de chez Guidan Kamshi, agrémentée du lait parfumé de chez Senteurs du Tchad et vous sentirez magnifiquement bon toute la journée. 

Être bien dans sa peau, être fidèle à soi-même et s’assumer entièrement! Ce qui est important c’est de s’assurer que notre apparence reflète ce que nous voulons que les gens voient et retiennent de nous. 

Donnez un conseil pour nos lectrices principalement les femmes qui vous liront à travers cette plateforme

Le meilleur conseil que je puisse leur donner c’est de prendre conscience qu’elles ont un potentiel énorme qu’il leur faut exploiter. N’ayez pas peur de ce que vous pourriez trouver devant car même au pied devant les obstacles, il suffit de toujours persévérer et le succès sera au bout. Autonomie. Autonomie. Autonomie. C’est la recette pour vivre épanouie et pour être utile à sa communauté. 

 

 

 

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