Mahamane sani Admulmula : de la modernité au traditionnelle

Mahamane sani Admulmula : de la modernité au traditionnelle

-Présentez-vous aux internautes

Mon nom est Mahamane Sani Mati, je suis artiste chanteur tradi moderne nigerien, auteur compositeur et interprète.

Je suis  également Professeur de musique traditionnelle, je joue et fabrique des instruments de musique traditionnels tels que : gourimi, garaya …

-Parlez-nous de votre parcours artistique?

J'ai commencé la musique en 1996, mais bien avant ça avec l'avenue du Hip hop au Niger, comme la plus part des jeunes de ma génération, on aimait danser en chorégraphie les chansons de Mc solaar, Mc hammer, vanilla Ice... C’était ainsi que j'ai acquéri l'amour de la musique, du rap...,  mais en même temps à l'époque jetais un grand passionné de la poésie, de littérature... et j’aimais beaucoup écrire, déjà j'écrivais pleins de petits textes sans réellement en savoir quoi faire avec. Il m'arrivait d'écouter la musique de mc solaar, en me disant que voilà un artiste dont à travers ses chansons on retrouvait des écrits bien propre, assez poétique,  qui m'inspiraient  en retour a allié ma passion de la musique avec cette autre passion d’écrire , et donc ce à travers ça , que je me suis lancé dans le rap en 1996 et la finalement,  j'étais convaincu que les textes que j'écrivaient allaient me servir à faire du rap avec. Et c’est ainsi que  nous avons créé avec des amis  en 1996, notre groupe de rap qui s'appelait ''Mazan fagué'' en langue '' haoussa''. Avec le groupe on composait déjà des chansons, et en  1998, on c'était inscrit au  Centre de Formation Professionnelle de la musique Nigérien (CFPM ) , pour étudier la musique et prendre des cours de chant... et un an plus tard, en  1999 nous avions enregistré notre première chanson de hip hop , c’était l'une des  toutes première chanson de hip hop à être enregistré en studio , d'ailleurs mon groupe faisait partie du  pionnier de  ce mouvement hip hop au Niger, parce qu’ à  l’époque nous étions parmi  les trois ( 3 ) premiers groupes de rap à avoir enregistré une chanson et l’avoir fait diffuser à travers les medias sur le plan national, parce qu’en ce moment le hip hop n’était pas  une musique connu dans notre société, je dirais même que c’est une  musique mal vue chez nous, par ce qu’on voyait des jeunes adopter un mode de vie, un style vestimentaire diffèrent et une culture toute autre , et donc face à cet obstacle, nous n’avions pas pu enregistrer un album assez vite, mais avec le temps, les gens ont fini par accepter la musique hip hop, et du coup ont faisait pleins de petits spectacles, qui nous ont permis quand même d’avoir  des entrées de fond. Et en 2002 nous avons pu  enregistrer notre premier album, puis  en 2005, nous avons  enregistré notre deuxième album, et  cette fois des sponsors et partenaires  nous ont accompagné,  comme l’OIF ( l’organisation , internationale de la francophonie), le comité national d’organisation des cinquième jeux de la francophonie qui se faisait dans la même année au Niger, et du coup  nous avions pu enregistrer notre deuxième album sans beaucoup de difficultés. Malheureusement en 2006, le groupe Mazan Fagué a cessé d’exister, mais moi je ne pouvais pas arrêter la musique, donc  je suis retourné au CFPM cette fois ci pour apprendre à jouer d’instruments traditionnels, parce qu’avec le groupe nous aimions dans notre rap métissé la musique local, on prenais des rythmes traditionnels pour ajouter à nos chansons de rap, ainsi cela m’a pris un peu plus d’un an pour pouvoir  jouer des instruments traditionnels tels que gourimi, garaya et des percussions comme Douma Kalangou, Ganga … et finalement , en  2009 j’ai produit et sorti mon premier album solo, qui s’appelait ''Tadandana'' et  dans cet album, on retrouve des chansons comme Admulmula, MASOU TAYIYA MASOU DARAN Yayo …

- Au Niger vous êtes plus tôt connu sous le nom de Mahamane Sani Admulmula, Que veut dire Admulmula? Et pourquoi avez-vous décidé de  chanter ce titre?

On m’appelle Admulmula, parce que c’est une de mes  chansons, grâce à la laquelle je me suis fait connaitre au Niger en tant qu’artiste solo. Admulmula n’est pas seulement une danse ordinaire, il s’agit d’une danse traditionnelle et sociale, inspirée d’un mouvement, un concept, un rythme, une  cérémonie,  qui se fait dans les régions haoussa au Niger, en particulier à Maradi, après les périodes des récoltes, les paysans se retrouvent ensemble en groupes et se mettent en deux rang, les uns en face des autres, pour danser dans les places publiques, pour dire merci au bon Dieu pour la bonne récolte, à cette occasion, les gens montrent l’opulence que leur corps a pris après les récoltes, pour les femmes elles montrent leur rondeurs , justement parce que la récolte a été bonne , les gens ont bien mangé, comme vous le savez les rondeurs chez la femme en Afrique c’est important. La danse admulmula qui continue de se faire jusqu’à aujourd’hui, et un autre moyen de  cultiver la paix, la solidarité, la fraternité, ainsi que l’hospitalité dans les régions haoussa du Niger.

 

-Vous avez un style musical différents des autres artistes de votre génération, y'a-t-il une raison qui vous a poussé dans ce choix musical qui sonne plutôt traditionnel ?

Déjà en tant qu’artiste, je vais dire que je respecte le choix de chaque artiste, de faire soit de la  musique moderne, ou traditionnelle…

Comme je le disais un peu plus en haut, dans le temps quand j’étais uniquement musicien moderne , avec mon groupe de rap, on avait cette habitude d’associer la musique traditionnelle, et la culture dans notre musique RAP, on invitait même des chanteurs traditionnels à jouer d’un instrument traditionnel dans nos bits, on voulait donner une certaine originalité, une identité culturelle à notre musique avec le temps j’avais développé l’envie d’aller vers la tradition , et la culture nigérienne pour découvrir et me cultiver, et finalement je m’y plait et c’est ce que je fais aujourd’hui, et Avec le regard d’artiste, cela me permet d’apporter ma modeste contribution dans la promotion et la valorisation, du patrimoine culturel nigérien.

- Vous avez fait une chanson en langue Haoussa dans laquelle vous interpelez la conscience de la jeunesse nigérienne sur les méfaits de la prostitution, qui est  '' Masu Daren Yawo'' qui a fait beaucoup de buzz au Niger, comment pensez-vous que la communauté féminine a-t-elle pris le message à travers cette chanson?

A vrai dire, depuis que j’ai commencé la musique, j’ai toujours composé des chansons sur la femme, parce que j’ai beaucoup de respect envers la femme, ( Mère de l’humanité) et donc tout ce qui peut nuire à la femme, je pense que  c’est de mon devoir, et celui de tout homme d’essayer de la protéger et la mettre en garde sur des dangers que peut être elle ne voit pas venir. Justement je me rappelle, avec mon groupe de rap Masan fagué, notre première chanson parlait, du phénomène de la dépigmentation et de ses méfaits chez la femme africaine naturellement noire… Avec la chanson ''Masou daren yawo'' qui parle de la prostitution, de la délinquance juvénile, et de ses conséquences, pendant que la chanson faisait vraiment le buzz au Niger, j’avais eu beaucoup de problèmes avec les jeunes filles '' qui justement sortaient la nuit'' parce que elles ne comprenaient pas pourquoi j’avais chanté cette chanson qui  dénonçait d’une autre manière cette activité nocturne qu’elles pratiquent. Mais après elles avaient fini par comprendre le message que véhiculait la chanson, qui est une mise en garde  sur les dangers qu’elles courent en faisant cette mauvaise pratique, dont  entre autre les maladies sexuelles… Ainsi, les mamans elles me remerciaient du message que comporte la chanson ''Yan Matta Masou Daren yawo '' qui contribue en quelque chose à l’éducation de leurs filles.

-Qu'elle est votre opinion de la culture Nigérienne?

La culture nigérienne est vaste et merveilleuse, La diversité culturelle est énorme au Niger, on peut l’exploiter, et elle peut apporter un plus  dans la globalisation des économies, et je pense  que nos pays africains tout ce qu’ils peuvent ajouter de plus aujourd’hui dans le développement économique africain globalement, est ce qu’ils  ont d’unique , et certainement dans ce sens la culture constitue un bon business.

- vous jouez et fabriquez des instruments musicaux comme le Gurimi, et Garaya, parlez-nous avec précision de cette activité ?

Vous savez au Niger dans la société ancienne, quand un joueur d’instruments traditionnels part voir un maitre pour apprendre à jouer des instruments musicaux  traditionnels, on lui apprend d’abord à fabriquer ces instruments, avant de savoir en jouer, c’est  ainsi qu’aujourd’hui je suis fabriquant des instruments traditionnels comme gouroumi, garaya … et aujourd’hui à mon tour j’enseigne comment jouer de ces instruments aux gens.

Quelle est votre dernier mot à l'endroit de la jeunesse nigérienne ?

J’attire l’attention des jeunes nigériens à croire en eux, et en leurs initiatives. J’invite  les jeunes nigériennes à aller d’avantage à la découverte des traditions et cultures nigériennes, pour une meilleure acquisition de nos valeurs traditionnelles, et culturelles. Agissons en bon compatriotes pour la paix,  la sécurité et le bon développement de notre pays.

 

Vidéos

More Videos
Watch the video

Zoom sur

More Articles

Bien être

More Articles