La Nigerienne Fanta Traoré Gestionnaire du centre d’hébergement des femmes victimes de la fistule génitale à l’ONG DIMOL

La Nigerienne Fanta Traoré Gestionnaire du centre d’hébergement des femmes victimes de la fistule génitale à l’ONG DIMOL

Bonjour Madame Fanta Nous sommes heureux d’échanger avec vous, pour commencer parler nous de votre cursus scolaire, ainsi que votre vie professionnelle?

Mon nom est Fanta Traoré, je suis actuellement Gestionnaire du centre d’hébergement des femmes victimes de la fistule génitale à l’ONG DIMOL de Niamey. Dimole qui signifie Dignité en langue peulh, qui est une ONG qui œuvre dans le domaine de la santé de la reproduction (SR) pour une maternité sans risque, pour la défense des droits de la femme et de l’enfant.

J’ai effectué toute ma scolarité à Niamey du primaire au collège, en passant par le lycée jusqu’aux études universitaires.

 Je suis titulaire d’un Master en Management des entreprises, après mon master j’étais restée plus d’un an sans emploi, après avoir effectué plusieurs stages dans des entreprises et sociétés de la place. Après une longue réflexion, j’avais décidé de changer de filière carrément, parce que ma mère dispose d’une clinique médicale. C’est une sage-femme bien connue de son temps. Du coup, je me suis dit pourquoi ne pas aller dans la santé et comme ça je reviens travailler dans la clinique de ma mère, au moins la ce une assurance pour moi. Donc c’est comme ça je suis retourné sur les bancs de l’école. Je suis allé me former en option technicienne en soins obstétricaux, j’ai obtenu ma licence et voilà qu’il y’avait le besoin au niveau de l’ONG (DIMOL). Voilà comment je me suis retrouvé à DIMOL en tant que Gestionnaire du centre d’hébergement des femmes victimes de la fistule génitale de 2008 à ce jour. Je suis également membre de la société civile. J’ai bénéficié de plusieurs formations, et ai dirigé différents projets et formations sur les droits de l’enfant, la santé, le leadership féminin, le mariage précoce…

 -Effectivement vous travaillez dans une structure qui œuvre dans le domaine de la santé de la reproduction SR, pour une maternité sans risque, aussi vous militez pour les droits de la femme, Quel fut le déclic qui vous a poussé à embrasser le domaine de la santé de la reproduction, et aussi votre engagement dans la société civile ?

 Mon expérience a Dimole m’a conduit à adhérer aux actions de lutte contre la fistule génitale, pour défendre les droits des femmes en SR et réduire le fort taux de mortalité et d'handicap physique et morale des victimes en majorité pauvres.

La souffrance des femmes et l'histoire des petites filles victimes de fistule ont été le déclic qui m'a conduit à soutenir et à m'engager pour la lutte contre la fistule et la promotion des droits des femmes.

 -De nos jours, il existe des politiques publiques accordant une place de choix pour la femme. L’un des principaux enjeux est la défense des droits de la femme et son autonomisation. Que pensez-vous de ces droits, particulièrement dans le contexte nigérien ?

 Dans notre contexte statutairement les droits des femmes ne sont pas encore acquis, la loi sur le mariage d'enfants et le code de la famille n'existent pas. Le mariage d'enfants continue bien que beaucoup organisations interviennent dans ce domaine pour lutter contre ce phénomène, cependant il existe toujours et c'est l'une des raisons pour laquelle la fistule génitale fait toujours des victimes.

 S'agissant de l'autonomisation, les femmes à faible revenus n'ont toujours pas accès au prêt bancaire (Car il faudra garantie et elles ne possèdent pas d’immobilier, souvent il faut que le mari ou son frère se porte garant.

-Entant que Gestionnaire du centre d’hébergement des femmes victimes de la fistule génitale, quelles sont les actions ou plaidoyers que vous faites auprès des plus hautes autorités pour assurer une meilleure prise en charge aux femmes victimes ?

 Étant donné que notre organisation vient de d’acquérir un nouveau centre d'hébergement des victimes de fistule financé par plan international Niger. Nous demandons aux autorités de mettre le personnel à la disposition de ce centre, organiser des réintégrations qui permettent d'avoir accès aux communautés pour les sensibiliser sur la prévention, les causes et les conséquences de la fistule génitale chez les jeunes filles et les femmes.

Les séances de sensibilisation, counseling de proximité permettent aux communautés d'avoir une prise de conscience sur les mariages d'enfants, l'importance de fréquentation des formations sanitaires par les femmes, ainsi que les jeunes filles.

Au niveau du centre d'hébergement des femmes victimes de fistule générale de l’ong Dimol,les femmes sont formées en activité génératrice de revenu, sont sensibilisées sur différents thèmes dans le but de les rendre autonomes, de faire d’elles des femmes Leader une fois de retour dans leurs communautés respectives.

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