Mme Cissé Nadia Tari Bako, Le profil de la femme Nigérienne battante

Mme Cissé Nadia Tari Bako, Le profil de la femme Nigérienne battante

-Présentez-vous aux internautes

Mon nom est tari Bako Nadia, je suis âgée de 31 ans, mariée et mère d’un garçon de 3ans, Jeune Entrepreneur Nigérienne, originaire de la région de Maradi, plus précisément de Tessaoua.

-Parlez-nous de votre entreprise SAT ?

La SAT ‘‘Suivi Assistance Tarbiyat (Education en langue Haoussa) ’’ est une Sarl créée en 2012 qui vise à créer de l’emploi dans un premier temps, c'est aussi une plateforme qui met en relation les clients et les prestataires de service. Dotée d'une large base de données de plusieurs prestataires de services qualifiés dans leur domaine d'activité, tel que la plomberie, l'électricité, la maintenance, l’installation, les divers dépannages, la menuiserie, l’entretien des locaux et bâtiments, le ménage et en facility management (service achat des entreprises), la SAT permet de faciliter le quotidien de ses clients et utilisateurs. Nous trouvons des solutions efficaces et rapides aux clients. De nos jours, on dit souvent "time is money" mais la SAT dira "time is precious! " C'est pour signifier que la notion du temps est très importante pour nos clients et nous, et le principal challenge est l'optimisation de ce facteur indispensable pour la satisfaction de nos clients. En effet, le Niger est encore un pays en voie de développement, et l’avènement de ma conciergerie de luxe, la SAT, reste innovante dans le secteur. En effet, étant diplômée en gestion des ressources humaines, j’ai toujours été à la recherche de moyens pour proumouvoir la main d’œuvre locale. Il va sans dire qu’il existe beaucoup de personnes se trouvant dans des situations défavorisées qui ont appris un métier sur le tas, sans pour autant pouvoir vivre de leur savoir-faire. La SAT a pour métier de former ces personnes, puis de leur proposer des contrats de prestations de service, ce qui leur permet de subvenir à leurs besoins tout en leur évitant de se retrouver à la rue ou dans une délinquance quelconque. Je crois fortement que la SAT, au-delà de la qualité de ses services, contribue au développement socio-économique du pays et améliore sans aucun doute la vie de beaucoup de mes compatriotes.

-Quelle est votre opinion de l’Entrepreunariat féminin dans le contexte nigérien ?

Il est vrai que les mentalités commencent à changer au Niger, cependant l’entrepreunariat de la femme nigérienne n’ est pas évident, surtout pour une femme mariée, ce qui est mon cas, car il faut à chaque fois faire attention à ce que tu fais afin de ne pas sortir du cadre social du pays, et ceci sur le plan religieux et le regard que nous porte la société. Par exemple, il est souvent difficile d’aller à la rencontre de clients potentiels ou partenaires masculins sur la terrasse du Grand Hôtel, ou d’aller en prospection dans des structures ou bureaux privés, sans être accompagnée par son mari, au risque de se faire pointer du doigt. Il y’a donc du travail à faire au niveau du changement des mentalités, pour que les choses puissent évoluer positivement, et il faut que nous, nigériens, arrivions à dépasser certains préjugés pour que chacun puisse mener à bien ses missions respectives. La femme nigérienne est ambitieuse et créative et je souhaite que notre société nous accorde la chance de faire valoir et prouver tout notre potentiel.

-Pourquoi avez-vous voulu entreprendre ?

Lorsque je suis revenu de mes études du Maroc, il a été difficile  pour moi de trouver du travail en premier lieu. Ensuite, en cas de panne ou de souci domestique j’ai toujours eu du mal à trouver des ouvriers en plomberie, électricité… des dépanneurs en cas d’urgence et c’est là que m’est venue l’idée de les recenser à chaque fois. Quand j’ai rencontré mon mari, il m’a donné l’idée de créer une base des données qui allait me permettre non seulement de répertorier les noms et numéros de téléphone mais aussi d’aider les amis qui étaient dans l’incapacité de trouver des employés free-lance au moment opportun. Et, en une année, nous avons réussi à concevoir une base des données de main d’œuvre spécialisée dans différents domaines d’expertise, et nous nous sommes dits que nous pouvions être des intermédiaires entre l’offre et la demande.

Ainsi, il nous a été possible non seulement de créer de l’emploi et  par la même occasion d’installer un business autour de cette idée gagnante.

-Parlez-nous de votre collaboration avec Airtel, concernant le projet imani par Airtel Niger.

Imani est une chaine de solidarité, un projet à caractère philanthropique d’une haute noblesse, je tiens d’ailleurs à remercier le DG de Airtel Niger, ainsi que son Staff qui s’étaient chargé du recrutement et Izhacom prod de m’avoir permis de vivre les réalités du pays, puis de partager ces moments pleins d’émotions. En fait, nous avons traversé le Niger pour rencontrer des personnes défavorisées pour leur apporter un nouveau souffle de vie, nous les avons aidés à réaliser et concrétiser leur rêve. Imani leur a donné une deuxième Chance et m’a permis de me rendre compte de la chance que j’avais d’être instruite, d’avoir la capacité de travailler, d'avoir des parents formidables, un mari inestimable qui me soutient envers et contre tout et tous, qui sont toujours là pour moi. C’est pour cela que nous devons redoubler d’efforts, travailler encore plus, plus efficacement, pour pouvoir aider ceux qui sont dans le besoin. Imani fut une belle expérience et j’espère que la chaine de solidarité se poursuivra.

-Qui sont vos partenaires ? Ou est ’il difficile de trouver des partenaires qui croient en vos initiatives 

C’est très difficile  de trouver des partenaires au Niger, on y croit toujours, on ne baisse pas les bras, plus c’est difficile mieux on apprécie la victoire. Dans notre société, malheureusement ceux qui ont réussit professionnellement n’aident pas les personnes ambitieuses à réaliser leur rêve et je le pense très fortement, c’est malheureux. Alors que dans la sous-région ce n’est pas pareil, ils s’entraident beaucoup entre jeunes entrepreneurs. Je prends le cas du Sénégal où je me trouve actuellement grâce au YALI CRL DAKAR (Young African Leader initiative) ; j’ai eu l’occasion de rencontrer beaucoup de chefs d’entreprise qui m’ont permis d’appréhender la réalité au Sénégal dans le domaine de l’entreprenariat et de constater combien ils sont soudées entre eux, et ceci n’est pas le cas au Niger, c’est dommage.

Chez nous, Les sociétés qui sont au sommet ne donnent pas la chance aux startups et aux petites entreprises l’opportunité de grandir, « on ne donne qu’aux riches ». Il faut que ça change car je crois qu’il y’a une part du marché pour tout le monde le besoin étant réel.

"Nous existons et nous voulons travailler, permettez-nous de travailler"

Quel est votre dernier mot a l’endroit de la jeunesse nigérienne concernant l’entrepreunariat féminin ?

C’est comme je l’ai dit ! La femme nigérienne est ambitieuse, créative, ne lâchez pas prise, persévérez, sans nous la société nigérienne n’aurait plus son sens. Donc j’invite les autorités et les opérateurs économiques à nous aider afin de mener à bien nos missions respectives. Et je suis sûre que nous contribuerons au développement socio-économique de ce pays qui en a besoin.

Debout Niger, debout !

La femme nigérienne est une Battante et quand on veut, on peut.

 

Nadia Tari Bako Chef d’entreprise

Email : nadia.taribako@gmail

This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it.

Tel : 0022796888097

0022790976745