Des Finances à la Mode, Mari.DI crée sa marque d’accessoires

Des Finances à la Mode, Mari.DI crée sa marque d’accessoires

Présentez vous aux internautes

Je suis daouda illiassou mariama. Je suis nigérienne, j’ai effectuée mon cursus scolaire entre le Burkina Faso et le Maroc. Après quelques années d’absence dans mon pays natale, j’ai décidée après l’obtention de mon master2 en ingénierie financière, de rentrer au pays (Niger) afin de faire face aux réalités du monde professionnel. Avant de rentrer au pays j’avais beaucoup de projets et je ne savais même pas par lequel commencer ! (rire). Mais une fois au pays on se rend compte que ce n’est pas tous les projets qui sont en accord avec les réalités de nos pays en Afrique et au Niger en particulier. J’ai alors commencée par quelque chose que j’aime et que j’ai toujours voulu faire, créer ma propre marque d’accessoires .j’adore la mode de façon générale, mais en particulier les accessoires.

Parlez nous de votre marque zamany accessory

Comme je le disais tantôt zamany accessory c’est le nom de ma marque ; une marque de confection d’accessoire, dont l’activité principale repose sur la confection de sac à main exclusivement fait à la main, donc artisanale. Des sacs à main fait avec un mélange de bois et de cuir. Mon idée était de «  changer » des sacs ordinaires qu’on n’a l’habitude de voir et créer quelque chose d’originale, d’authentique. En dehors de la passion, l’une de mes motivations en me lançant dans ce domaine de confection de sac à main, était de faire parler du Niger d’une façon ou d’une autre, apporter « mon grain de sel «  dans la promotion et le développement de toute une industrie artisanale. L’état d’esprit avec lequel j’ai débutée ce projet était tout simplement d’arriver à montrer et prouver à l’échelle international, que notre Afrique est belle et pleine de potentielle, arriver à prouver que l’on peut faire de grande et belle choses avec «  si peu  », et avec toutes ces ressources que nous avions à notre portée mais qui sont parfois inexploitées ou mal exploitées.

Parlez-nous de cette passion qui vous a poussée à entreprendre et a créer votre propre marque

Depuis toute petite j’ai toujours aimée « transformer » faire et rendre les choses à ma façon .j’ai donc gardée cet état d’esprit dans la vie quotidienne et sur tout les plans.

Il est bien vrai que j’ai fait des études en finance, chose qui n’est pas vraiment en rapport avec le domaine du stylisme ou de l’artisanat, mais je me voyais pas rester uniquement derrières un bureau à faire des analyses financières ou à établir des «  états de synthèses » à longueur de journée. (rire).Je voulais faire quelque chose en parallèles, quelque chose d’autres en dehors de ma vie professionnelle. Quelque chose de plus vivant, de plus actif  parce que je suis de nature assez dynamique et polyvalente. En dehors de tout ça, il y’a aussi cet accomplissement personnel, d’enfin pouvoir concrétiser quelque chose que je voulais faire depuis. Créer ma propre marque, transformer ma passion en travail, et ce malgré les difficultés que l’on rencontre dans l’entrepreneuriat.

Quel est votre opinion sur la mode au Niger, une carrière, un domaine facile ou difficile a embrasser au Niger ?

La mode au Niger reste encore un domaine peu développé et effectivement pas très facile à embrasser à cause de plusieurs facteurs tel que les mentalités ou la religion, mais je dirais plus à cause de la mentalité et du manque d’ouverture d’esprit pour certains. Les gens doivent comprendre que le domaine de la mode est très vaste. Ils doivent aussi comprendre que la mode peut être d’une manière ou d’une autre un vecteur de développement culturel dans un pays. Ils doivent sortir de leur « routine» mais tout en restant eux même, tout en gardant leur valeurs, leurs principes. On peut très bien être bien habillé, élégant, classe et chic tout en étant simple dans son style vestimentaire. Arriver à changer ces préjugés et cette mentalité sur la mode dans un pays comme le Niger est un sacré challenge pour moi.

Quel est votre opinion de l’entrepreneuriat des jeunes au Niger ?

Sur ce volet je vous dirais que je suis agréablement surprise. Depuis que je suis rentré au pays j’ai constatée que les jeunes sont de plus en plus actifs, enfin par rapport à avant. J’ai eu à échanger avec plusieurs jeunes qui ont «  osez  » tenter l’aventure de l’entrepreneuriat. Je ne dirais pas qu’il ya une très grande révolution, mais le changement y est ! Et j’encourage par l’occasion tous ceux qui ont au moins franchis le premier pas ! Les filles en particulier sont de plus en plus entreprenantes et ça fait plaisir à voir tout simplement.

En tant que jeune entreprise qui fait ses débuts, quelles sont les difficultés que vous rencontrez aujourd’hui ?

Des difficultés j’en n’ai pas mal ! Mais comme on le dit souvent tout début est difficile, tout est question de courage et de persévérance malgré les obstacles. La 1ere difficulté c’est les moyens de livraison à l’international. Etant ici au Niger c’est vraiment compliqué pour moi d’avoir un canal fixe et stable de livraison en dehors de DHL dont les gens sont un peu réticents par rapport aux frais. Ensuite il y’a aussi le manque de certaines fournitures ou matériel par rapport aux sacs, je suis parfois obligée de commander à l’extérieur parce que soit ça manque ici au Niger, soit le coté qualité prix n’y est pas. Et enfin l’une des grosses difficultés pour moi depuis que je me suis lancée c’est l’abus de confiance de certaines personnes ou organisateur d’évènements. J’avais bien conscience que le début ne serait pas facile pour moi et que ce n’est pas tout ceux qui disent nous soutenir qui veulent réellement nous soutenir. Il faut arriver à faire un bon tri dans ce domaine et faire attention à ou on met les pieds et avec qui on collabore. En si peu de temps j’en n’ai tiré quelques leçons.

Où peut-on se procurer vos créations ?

Pour l’instant je n’ai pas encore de point de vente fixe, c’est-à-dire une boutique. J’essaie à chaque fois d’expliquer à ce qui me posent cette même question, que j’ai commencée cette activité il n’ya pas très longtemps et donc étant au début avec toutes les charges qui rentrent en jeu, ce n’est pas évident. Mais bien évidemment plus tard j’envisage une boutique ou tout le monde pourra s’y rendre. De ce fait, pour l’instant les commandes se font sur internet via la page facebook de la marque ( zamany accessory by mari.Di ).

Quel est votre dernier  mot a l’endroit des jeunesses nigériennes pour qui vous êtes un modèle ?

Je ne me considère pas encore comme un modèle (rire). Mais je peux dire à ces jeunes, à nous tous d’ailleurs, que si chacun de nous essaye de «  lever le pouce », si nous essayons d’avoir le même état d’esprit à savoir « qu’ensemble on peut changer les choses. Comprendre que c’est à notre tour d’apporter notre contribution au développement de notre pays et cela peu importe le domaine, je crois qu’avec une vision pareille le Niger mais aussi l’Afrique tout entière sera fier de sa jeunesse ! Une jeunesse courageuse, ambitieuse et motivé. « L’avenir c’est nous jeunesse »!