Mme Rachida Mamane Oumarou Présidente de la Section RPP FARILA de Dosso

Mme Rachida Mamane Oumarou Présidente de la Section RPP FARILA de Dosso

« Les femmes à l'instar des candidats du genre masculins,financent l'essentiel de leurs campagnes électorales sur fonds propres. Les partis dont elles sont membres ne leur fournissent que peu de moyens. Il faut cependant relever que les femmes éprouvent plus de difficultés que les hommes à financer leurs campagnes électorales », déclare Mme Rachida Mamane Oumarou.
Bonjour Madame, merci d'avoir accepté cet entretien, malgrè votre agenda très surchargé en cette veille des élections au Niger. Avec vous nous allons échanger sur le financement des campagnes électorales des femmes et d’autres questions, notamment sur l’autonomisation et le leadership féminin. Pour commencer pouvez-vous partagez avec nos lecteurs et les visiteurs de notre site, le début de votre engagement politique.dites-nous à quel moment aviez-vous décidé de vous engager dans la politique ?
Permettez-moi de vous remercier pour l’occasion que vous me donniez pour parler de moi, de mon activisme politique et de mon engagement pour la défense des droits de l’homme en général et de ceux de la femme en particulier.
Pour revenir à votre question, je dirais que mon activisme politique a commencé très récemment. Je me suis d’abord investie dans la promotion des droits de l’homme pour apporter ma modeste contribution à l’épanouissement de la personne humaine et surtout de la femme nigérienne. Après, je me suis rendu compte que l’atteinte de cet objectif suppose une lutte politique dans la mesure où les décisions se prennent par le politique. J’ai alors décidé de franchir le rubicond et de me mettre dans l’arène politique pour donner un sens à ma lutte.
-L’un des plus grands défis en politique c’est la mobilisation des ressources financières pour entretenir les militants et surtout pour battre campagne. On connaît les réalités des femmes au Niger, car elles n’ont pas beaucoup ou suffisamment des ressources. Alors comment les femmes financent-elles leurs campagnes électorales au Niger ?
Les femmes,à l'instar des candidats masculins financent l'essentiel de leurs campagnes électorales sur fonds propres. Les partis dont elles sont membres ne leur fournissent que peu de moyens. Il faut cependant relever que les femmes éprouvent plus de difficultés que les hommes à financer leurs campagnes électorales du fait de la faiblesse de leur bourse. Elles ont peu de sources de revenus, car généralement pas d'activités qui leur génèrent des ressources pouvant leur permettre d’autofinancer leurs campagnes.
-Parmi 41 candidatures déposées au ministère de l’intérieur pour les élections présidentielles du 27 décembre prochain au Niger, aucune candidature féminine n’a été enregistrée, entant que femme candidate aux élections législatives 2020 2021, comment expliquez-vous cela ?
C'est vraiment regrettable qu'aucune femme ne se soit portée candidate aux élections présidentielles prochaines. Mais cela peut s'expliquer d'une part, par le fait que les premières expériences n'ont pas été concluantes (Mme Bayard n'a pas pu mobiliser les femmes autour de sa candidature en 2011), d'autres femmes n'ont pas voulu prendre le risque de s'aventurer. D'autre part, l'éternel problème de moyens financiers pour prendre en charge les campagnes électorales peut être une autre explication à l'absence de candidature féminine aux élections présidentielles prochaines. Les femmes en général manquent de moyens financiers pour rivaliser avec les hommes. Enfin, d'autres diront aussi que la culture nigérienne selon laquelle seuls les hommes doivent et peuvent gérer la cité, n'est pas aussi de nature à pousser les femmes à se porter candidate aux présidentielles. L'un dans l'autre, il aurait été intéressant de voir une femme défendre la gente féminine aux présidentielles, mais hélas.
-L’autre défi non moins important auxquels les femmes font face, concerne les charges sociales liées à la gestion du foyer et à ses propres activités,comment conciliez-vous votre militantisme et vos devoirs quotidiens ?
Il est clair qu’il n’est pas du tout aisé d’être engagée politiquement et de remplir ses obligations quotidiennes. Tant les activités politiques demandent beaucoup de disponibilité. Mais, je fais tout pour ne pas faillir à mes devoirs de femme et d’entrepreneure.
D’abord en tant que mère, je fais tout pour m’occuper de ma fille, suivre son éducation et m’assurer que je remplisse mon obligation de mère. Puis, en ma qualité de femme entrepreneure, je suis toujours au front suivant au quotidien l’évolution de mes chantiers. Car, je ne veux nullement faillir surtout que je sais qu’en tant que femme évoluant dans le BTP, il y a des préjugés sur ma capacité à tenir à mes engagements. Dieu merci, j’ai toujours réussi avec l’appui de mon équipe à livrer dans les délais tous mes chantiers, Ce dont je suis très fière.
-Comment arrivez-vous à assurer la mobilisation communautaire lors de vos activités ?
La meilleure manière de mobiliser les militants est d'être très proche d'eux. Il faut être à leur écoute, comprendre leurs problèmes et aider à les résoudre si possible. Il n'y a pas de recette miracle. Je suis tout le temps dans la région dont je suis coordonnatrice et en particulier dans ma base. Je mobilise des moyens financiers et matériels pour aider les femmes à renforcer leur résilience sur le plan économique et à mener des activités de bienfaisance auprès des populations. Il y a un adage qui dit « lorsque vous êtes près des gens, ils ne vous oublient jamais".
-Si vous êtes élue pour la prochaine législature, à quoi dédierez-vous votre mandat?
J'ai toujours œuvré pour le leadership féminin et je me battrais aux côtés des autres députés pour l'affirmation de la cause féminine. Premièrement, je placerais mon mandat sous le signe de la lutte pour la reconnaissance des droits de propriété foncière pour les femmes rurales et travaillerais pour l'éducation de la jeune fille au Niger.
En ce qui concerne les droits fonciers, j'initierais des propositions de lois pour améliorer le cadre législatif relatif à l'accession effective de la femme à la terre; je négocierais aussi des projets de développement qui accompagneront les femmes dans la mise en œuvre des terres. Il s'agit de faire en sorte que les femmes participent par leurs activités au développement du pays.
L'éducation de la jeune fille sera l'autre aspect sur lequel je vais m’appesantir. Mon parti RPP FARILA considère l'éducation comme le pilier du développement et pour concrétiser cet objectif, je m’investirais dans l'éducation de la jeune fille dans ma zone d'intervention afin de donner à celle-ci,la chance de se former et de participer au devenir du Niger. Il est prétentieux de ma part de réaliser tout ceci en un mandat, mais je ne perds rien à essayer.
C'est là, la substance des actions que je compte mener une fois élue.
Je profite de cette occasion pour remercier le RPP FARILA et le Président Alma Oumarou pour avoir cru en moi et à ma capacité de diriger la coordination régionale de Dosso. Je leur rassure de mon total dévouement et de mon entière disponibilité à promouvoir les idéaux du parti. Je les remercie aussi pour l'effort d'encadrement sans cesse qu’ils font et qui me permettent de représenter dignement le parti au plan régional. Je n'oublierai pas enfin, les membres de la coordination régionale qui m'ont fait l'honneur de présider la coordination régionale et qui travaillent sans relâche à mes côtés pour la réalisation de l'idéal commun. Qu'il trouve ici toute ma gratitude.